Dans la construction traditionnelle, avoir une maison écologique et flexible est impayable
C’est une méthode arrivée tout droit du Japon qui va peut-être enPn rendre nos maisons plus circulaires et personnalisables. Eric Van De Heyning a étudié la construction “poteaux-poutres” avant de lancer sa société, qui depuis 13 ans déjà propose des constructions en bois sans vis ni clous. “Tout est numéroté et prédécoupé comme un mécano, explique le CEO de l’entreprise basée à Retie près d’Anvers. Il sufPt d’un marteau.”
Plus précisément, WOODInc fournit une structure en bois laminé collé qui sert de base à la construction. Quatre clients sur dix sont des particuliers, et parmi eux, 40 % choisissent de construire leur maison eux-mêmes. “C’est accessible à tous. Une fois la structure mise en place, on rajoute manuellement des isolants et des panneaux au choix pour faire les murs”, précise Eric Van De Heyning. Ce système convient donc aux autoconstructeurs, travailleurs en formation, artisans et professionnels avec la possibilité de construire environ 15 m2 par personne et par jour. “On peut ainsi fabriquer une petite maison, une extension, rajouter un étage à une construction existante… poursuit le CEO. Tout est en bois biosourcé en provenance d’Autriche, à très longue durée de vie et surtout démontable, ce qui permet de modiPer un bâtiment autant de fois qu’on le souhaite au cours du temps.”
1 800 euros par mètre carré
Le bois fait office de finition intérieure et la société a développé, en partenariat avec l’université de Hasselt, une “cassette-façade” démontable qui permet de personnaliser l’extérieur du bâtiment. “Dans la construction traditionnelle, avoir une maison comme on l’imagine est impayable, avance Eric Van De Heyning. Il faut un architecte, un ingénieur… Avec notre système, l’architecte n’intervient que pour le permis et plus besoin d’ingénieur. On peut avoir une maison unique pour moins cher. Le ‘clef en main’ classique se chiffre à environ 1 800 euros du mètre carré. Nous proposons le même prix mais pour un habitat biosourcé, transformable et démontable, avec des matériaux réutilisables qui ne perdent donc pas de leur valeur.”
Un avantage pour les clients professionnels notamment, qui peuvent investir dans de gros volumes, les louer à des clients pendant plusieurs années et ensuite facilement revendre sachant que les matériaux n’auront pas ou peu perdu de valeur contrairement à une construction classique.
Des “box” à louer
Par ailleurs, WOODInc a développé des “box” de 5 mètres par 5 mètres. Assimilables à de “grandes tables”, on peut les empiler les unes sur les autres pour créer une structure démontable. L’entreprise propose ainsi ces box en location “as a service”. Pavillon de 1 000 m2 pour accueillir des restaurants temporaires, bâtiment de 2 000 m2 pour le Grand Prix de Formule 1 des Pays-Bas, personnalisation d’un open space… Les applications sont nombreuses, en particulier dans l’événementiel. En 2022, WOODInc a loué plus de 200 box.
La société dit n’avoir pas ou très peu de concurrence, dans tous les cas “pas avec autant de fexibilité au niveau de l’architecture”. Forte de 20 collaborateurs, WOODInc a réalisé un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2022.
EnPn, dans environ 9 mois, l’entreprise compte lancer un configurateur en ligne qui permettra de designer sa construction en amont sur son ordinateur, un peu comme lorsque l’on dessine sa future cuisine ou son prochain dressing avec Ikea.